Barrage levé à Apatou, un demi-million d'euros de travaux engagé

Le barrage mis en place par des usagers de la route entre Apatou et Saint-Laurent du Maroni est officiellement rompu depuis le début de l'après-midi. Les travaux de rénovation débutent mardi pour deux ou trois mois.
Le problème majeur de ce que certains considèrent comme le début de la route du fleuve : son statut juridique. Elle n'appartient à personne. Littéralement. Donc personne ne veut prendre à sa charge les travaux.
Pourtant en janvier 2004, le ministre des transports De Robien, de visite dans l'Ouest acceptait la maîtrise d'ouvrage. La route “devrait de fait devenir nationale”, écrit alors France-Guyane.

“Cela n'a jamais été fait. Gilles De Robien était là pour soutenir la droite lors des régionales de 2004. Il a promis que l’État prendrait à sa charge la route. La région mettait 25 %, l’État 25%, l'Europe 50%. Résultat : l'Europe a versé 4 millions d'euros et la Région a déboursé 54 millions d'euros”, se souvient, amer, Antoine Karam, présent à Apatou, ce jeudi.
Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale (CTG) évoquait cet écueil juridique dès sa prise de fonction en juillet 2021. Cette fois-ci, devant les habitants d'Apatou, il franchit le rubicon ou plutôt la crique Serpent, pour rester conforme au paysage de l'Ouest, et annonce l'entrée de la route dans le patrimoine de la Collectivité territoriale après délibération en assemblée plénière.

Le manque de moyens financiers à l'origine de la route d'Apatou, confirmé par Antoine Karam est la conséquence du délabrement actuel. « Le problème provient du fond de forme. Ce fond de forme est la base sur laquelle sera posé l’enrobé ou le bi-couche selon l’option retenue. On peut mettre les bons matériaux, mais si on ne permet pas à l’eau de s’évacuer, ça va tout pourrir car le fond de forme ne va pas être assez solide. Pour bien faire il faut tout creuser et refaire », explique en 2015, un entrepreneur de travaux publics dans les colonnes de Guyaweb.
Zadkiel Saint-Orice, délégué aux Infrastructures routières à la CTG a annoncé à l'issue de la réunion, le début des travaux, mardi 31 mai. “ Toutes les zones dégradées, rendues impraticables vont être reprises. C'est six km. Les travaux vont durer de deux à trois mois. Si la pluie nous le permet. Puis il y aura une deuxième phase concernant les portions de route sans chaussée, sans fondation. On va intervenir pour livrer une route en bonne et due forme”, assure l'élu territorial.
Claudrey Ribeiro se veut plus méfiant : “On aurait aimé que ça aille plus vite. On a coupé la poire en deux. On reste attentif aux avancées des travaux. Un comité de suivi a été mis en place pour faire avancer les choses dans le bon sens.”
Zadkiel Saint-Orice estime les travaux de la première phase à environ 500 000 euros. Ceux de la deuxième phase n'ont pas encore été étudiés.
Vos commentaires
Enfin une collectivité qui s'engage réellement. Ça change des promesses non tenues...mais ça reste tout de même des promesses...qui je l'espère seront tenues.
ya quand se bougeant qu'on obtient les aides! y ont pas lacher, y recoltent le "fruit" de leur travail...
Bonjour jayjay
Pour l’instant ils n’ont récolté que des promesses, qui je pense seront tenues.
Ce mouvement était totalement justifié au regard de l’état de route.
Avec la pluie qu’on prends depuis des mois, toute les routes ont soufferts , la RN2…..
Vivement la pause !