À l'annonce de la mobilisation générale du
LKP, la semaine dernière, l'opinion publique, singulièrement les
chefs d'entreprise, craignaient un mouvement d'ampleur. Hier, au
petit matin, la Guadeloupe, les oreilles pointées sur les infos,
cherchait à savoir de quoi la journée serait faite. Barrage ou pas,
école ou pas ? Surprise à Jarry. Des gendarmes par dizaines sont
postés à toutes les entrées stratégiques et devant des
stations-service, veillant à la sécurité du poumon économique,
généralement cible privilégiée. Les centres commerciaux sont
également sous haute surveillance. Le calme règne. « Il n'y a pas
de démocratie sans ordre public. » Les premières déclarations du
nouveau préfet de région, Jean-Luc Fabre, la veille, prennent toute
leur dimension sur le terrain.
« On bon jouné »
Le centre-ville de Pointe-à-Pitre est au
ralenti. Là, ce sont les policiers qui patrouillent dans les rues.
Des poignées de femmes et d'hommes sont mobilisées devant le siège
de la Sécurité sociale, sur le parvis de la mairie, au CHU, ou sur
le parking de l'Asfo.
Au QG de l'UGTG, à l'Assainissement, où
flottent les drapeaux du syndicat, Élie Domota, son secrétaire
général et porte-parole du LKP, est satisfait. « On bon jouné.
L'État s'attendait à des barrages. Yo mété manblos toupatou. Nous
exigeons du gouvernement le respect de la parole donnée. »
Le leader du LKP refuse de parler d'une
mobilisation mitigée. « Les Guadeloupéens aspirent à un changement.
Je le vois et l'entends...