Des véhicules de transport sanitaire privés refuseraient-ils de prendre en charge des clients sous prétexte que la course ne serait pas rentable ? Si l’ARS signale que tout dysfonctionnement de ce type peut conduire à un « dé-conventionnement », certains témoignages que nous avons pu collecter indiquent que cela a pourtant bien pu arriver. Surtout à des patients situés dans des zones à l’écart des centres urbains…
À cause de sa pathologie, Mary Thecua a besoin de se rendre à
l’hôpital de jour trois fois par semaine. Elle loge sur un écart de
la commune de Roura à près de 45 minutes de sa destination,
l’hôpital Saint-Paul. Pendant cinq mois, un taxi conventionné par
la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) venait la récupérer
chez elle et effectuait le trajet aller et retour. Mais en début
juillet 2021, le véhicule agrée pour transport sanitaire lui aurait
signalé qu’il « perd son temps sur la piste » pour venir
la chercher, et qu’il viendra à présent récupérer la femme de 59
ans à l’entrée du chemin. Si Mary se débrouille comme elle peut,
les choses se compliquent réellement à partir du 30 aout. «
Madame vous n’êtes plus rentable. Je ne peux plus venir vous
chercher du tout. Vous allez devoir vous débrouiller autrement
», lui aurait ainsi annoncé le taxi conventionné Tropnas.
Mary a ensuite contacté de nombreuses autres ambulances privées et
taxis conventionnés. Tous lui ont refusé la prise en charge. Deux
arguments étaient mis en avant : soit la « non-rentabilité de
la course », soit sous prétexte que sa mutuelle, la MGEN,
engendre aux conducteurs...