De retour en Guadeloupe après 22 mois, que
ressentez-vous ?
Beaucoup d'émotion. « Mwen sé on bandi à kè
fèb. » Je ne m'attendais pas à voir mon épouse, qui est très
discrète en général, Josette Borel-Lincertin et tous les camarades
et les maires nouvellement élus. C'est toujours un arrachement de
partir. J'ai eu droit à la même chose au cabinet et au ministère.
La politique, ce n'est pas simplement les intérêts électoraux, ce
sont des sentiments, une famille, des amis, la camaraderie porte
son vrai nom. J'avoue que je suis ému.
Êtes-vous parti sans regret ?
Je suis parti sans regret. Il me fallait
revenir. Les camarades le savaient. Le président de la République
savait que j'allais partir depuis notre voyage au Brésil, ainsi que
le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Les choses se sont
accélérées avec ce qui s'est passé en Guadeloupe. Je n'ai pas aimé
ce qui s'est passé au premier tour avec des commentaires faussement
naïfs, mais faux dans le fond. Il fallait accélérer les choses. Je
crois que mes amis, en m'accueillant, ont exprimé la reconnaissance
d'un travail de fond...