Kévin, 27 ans : « L'insularité n'est pas un
handicap »
Né à Fort-de-France, Kévin Beaubrun a
grandi à Godissard. Il est l'aîné d'une famille de quatre
enfants... Son père est professeur certifié d'Espagnol, sa mère
maîtresse d'école. Il est de la première promotion de la nouvelle
réforme du baccalauréat en 1995. Après un bac ES, il se lance dans
un DEUG en Economie et Gestion, sur le campus de Schoelcher. Arrivé
en licence, il se spécialise en Analyse du tissu économique, une
option au contenu très théorique qui prépare les étudiants à des
carrières plutôt académiques. Après la maîtrise, il doit prendre
une décision : continuer en Martinique ou aller vers d'autres
horizons géographiques. « Le DEA étant l'antichambre de la thèse,
on enchaîne généralement les deux cursus dans la même université »
explique le jeune homme. Il choisit le DEA de mobilisation et
d'analyse quantitative de Paris X Nanterre. Pour préparer la thèse,
il lui faut être financé par le ministère de la Recherche. Quatre
ou cinq bourses sont attribuées chaque année par DEA dans chaque
université. Ne ménageant pas ses efforts, Kévin finit parmi les
cinq premiers de sa promotion et devient alors « allocataire de
recherche » en décrochant l'une de ces bourses en 2000.
Il est, à l'époque, recruté par un
laboratoire du CNRS. Au bout de trois ans, il prend le statut
d'attaché temporaire d'enseignement et de recherche (Ater). Ce
statut précaire est attribué aux étudiants en fin de doctorat pour
finir leur thèse et commencer à se familiariser avec
l'enseignement. En 2004, il soutient sa thèse avec succès. En
septembre 2005, après concours, il devient maître de conférence en
économie à l'Université Paris Dauphine.
« Mes parents m'ont toujours encouragé à
aller plus loin. Sans leur appui, leur...