«Jamais nous n'admirerons assez ceux qui
embrassent le terrifiant mais combien exaltant métier d'enseignant
», déclarait en 1936 le syndicat SNIPEGC au congrès de Chambéry, en
Savoie. Aujourd'hui, le métier d'enseignant suscite toujours des
vocations mais il devient, jour après jour, de plus en plus
pénible. En cause : ces actes de violence qui nous rappellent que
l'école ne constitue plus un sanctuaire. Trois semaines après la
rentrée des classes, plusieurs faits graves sont à déplorer,
notamment au Gros-Morne, au Marin, à Ducos ou encore à
Fort-de-France. Résultat : un professeur de mathématiques, un
directeur de Segpa, une directrice d'école agressés, un collégien
atteint d'un coup de couteau à l'extérieur de son établissement et
un autre violemment pris à partie, par des élèves, à l'intérieur
d'un collège (voir par ailleurs). Pour le Syndicat des enseignants
(SE-Unsa), « trop, c'est trop ». D'où son appel hier à refuser cet
état de fait, par le biais d'une série de débrayages (entre 10 h et
12h). Un mouvement fortement suivi dans différentes communes telles
que Basse-Pointe, Rivière-Pilote, Trinité, Le Robert, Sainte-Marie,
Le Lamentin, Fort-de-France, Ducos, et Sainte-Luce. Les enseignants
ont ainsi profité de cette action pour engager avec les élèves la
réflexion (voir par ailleurs) sur les phénomènes de violence.
« Dès qu'il y a un problème, nous sommes
attaqués » Grégory Florent, professeur des écoles à l'école Les
Flamboyants, à Ducos, a tenu à débrayer, afin d'exprimer son
exaspération. Lui-même a déjà subi quelques agressions verbales au
cours de sa jeune carrière. « A Citron, un parent m'avait menacé de
me donner d'abord des coups de ceinture puis des coups de coutelas,
parce que j'avais pris son enfant par l'épaule », raconte
l'enseignant. Une mésaventure qui ne l'avait pas déstabilisé.
Bien...