Braquage à Saint-Laurent : "Aujourd’hui, agresser une station-service, ça ne rapporte pas grand chose"

Un énième fait de violence s'est produit la nuit dernière à Saint-Laurent-du-Maroni. Plusieurs hommes armés s'en sont pris à une station-service pour lui dérober sa caisse, en vain. Le gérant et son équipe sont à bout et exigent de travailler dans des conditions viables.
L’ensemble des collaborateurs de Brice Chaumet s’est rendu aujourd’hui sur son lieu de travail pour échanger, pour faire un débriefing mais surtout pour soutenir leurs collègues qui ont vécu l’agression d’hier soir. Toute l’équipe est remontée en plus de l’état de choc : « Le personnel qui était présent a été un peu violenté donc il est choqué et effaré par la situation.»
Les blessures de l’homme touché par les projectiles ne présentent pas de gravité, selon les services de secours, et il est transporté à l’hôpital Franck-Joly pour y être soigné. Le manager de la station-service est aussi blessé, à la tête, après avoir reçu des coups de crosse de la part d’un des assaillants qui fouille avec vigueur les personnes présentes. Les braqueurs sont toujours en fuite et une enquête a été ouverte.
Outre ses services de sécurité et ses systèmes de sécurité et d’alarmes, un des atouts de la station-service réside dans les deux monnayeurs automatiques installés. En effet, ces caisses intelligentes - que l’on peut retrouver dans d'autres commerces - évitent toute manipulation d’espèces aux caissiers. « Ça permet d’avoir une sécurité pendant l’agression puisque personne n’a la clé du coffre dans la station. » Le gérant de la station évoque tout de même des améliorations à mettre en place telles que des procédures en cas d’agression ainsi que des formations. « Face à ce genre de situation, on ne sait pas toujours comment réagir. »
Le chef d’entreprise se désespère, entre autres, du manque de commissariat qui favorise, selon lui, l’insécurité. L’importante circulation des armes à feu en Guyane est aussi un sujet qu'il évoque tant est il est au goût du jour. Par ailleurs, il s’étonne de l’impossibilité de faire des portraits-robots dans la ville de plus de 42 936 habitants (NDLR : selon l’INSEE en 2020) alors qu’il assure que tout son personnel a vu les assaillants.
Aujourd’hui, pour tous ses employés, pour tous les personnels de stations-services de Guyane et pour l’ensemble de la population, Brice demande des réactions des pouvoirs publics et des élus locaux « Il faut que des décisions soient prises, il faut que des actions soient menées, il faut que des moyens soient mis en place. »
« Le temps du constat, il est fini. Maintenant, il faut que l’on stoppe cette montée de la violence et des agressions. »
Vos commentaires
Il ne se passe pas une semaine sans qu'un fait violent fasse l'objet d'un article. Cela en devient lassant et normalisé. Ce qui est effarant. La violence se banalise. On la catégorie en degré d'intensité tant cela devient quotidien et banal. Les élus ne s'en préoccupent pas, occupé à gérer leurs patrimoines et leurs voyages dans l'hexagone. Comment penser autrement lorsque tous le monde en souffre mais pas eux visiblement. Les autorités judiciaires reçoivent leurs directives d'une capitale éloignée de 8000 kms qui réitére ce qu'ici on qualifie d'erreurs " et eux " de procédés prouvés et éprouvés". Les autorités préfectorales portent des œillères et tout le monde veut éviter le retour à Paris précipité et la mise au placard. Alors, elles mettent en place des mesurettes qui n'arrangent rien et aggravent les situations. Les voyous quant à eux s'installent durablement dans le crime et cela en devient même un modèle économique. Ajouter à cela, la circulation massive d'armes à feu. L'export de drogue devient une nouvelle activité mais cette fois ci, à ciel ouvert, aux yeux de tous. Peu de personnes se cachent. Les véritables victimes ? les gens honnêtes. Ceux qui respectent les lois, respectent les règles, ceux qui rentrent dans les rangs. On les agresse, on les blesse, on leur fait peur, on les menaces. Et le pire, cela paraît tellement normal que ça en devient gênant. Nos enfants face à tout cela adoptent le "tout, tout de suite sans efforts". Pas tous les enfants, heureusement. Mais il faut se réveiller tôt et avoir les reins solides de nos jours. Voilà où nous en sommes. C'est la face visible, ce que même moi, monsieur tout le monde, j'ai compris. Alors imaginons ce que j'ignore, les coulisses de tout cela. FORCE AU GERANT ET AUX EMPLOYES DE LA STATION SERVICE
Oui, mais bon, faites quand même un petit effort…Pas l’ombre d’une récrimination ou insinuation contre les étrangers dans votre propos…Comment voulez-vous que les fâchés pas fachos vous soutiennent sur ce coup?