CETTE PRESSE QUI NOUS ATTIRE Les raisons de nos lectures

CETTE PRESSE QUI NOUS ATTIRE Les raisons de nos lectures

Louvinia Valat

Le niveau des ventes de la presse française dans les DOM s'établit autour de 1 %. Un petit marché donc, qui pèse quand même 30,3 millions d'euros et qui absorbe 8,6 millions d'exemplaires. Dans notre département, ce secteur rapporte 8,4 millions d'euros. Quelque 2,5 millions d'exemplaires, répartis entre plus de 2 000 titres, sont vendus par an. Quels critères président aux choix des titres qui nous parviennent ? Ces titres ciblent-ils le lecteur martiniquais ou le touriste de passage ? Et la presse locale dans tout ça ? Nous vous proposons quelques pistes pour comprendre pourquoi nous lisons ce que nous lisons.

En matière de presse, si l'on en croit les chiffres, nos choix se portent de façon significative sur la presse d' « actualité » (prise au sens large)*, les magazines « féminins » et les « people. » Mais, la réalité est plus nuancée que cela et le lecteur martiniquais plus insaisissable. Bien sûr, nous nous jetons tous sur les magazines qui traînent chez la coiffeuse (ou le coiffeur !). Mais comme le dit très justement la sociologue Danielle Laport, « Ne nous flagellons pas. Nous sommes humains. Lire ce type de revues ne signifie pas que nous soyons plus bêtes que les autres. » On pourrait en effet caricaturer. Se contenter de dire que ce que nous lisons (ou plutôt ce que les statistiques retiennent de nos lectures) est le reflet de la société dans laquelle nous vivons. De nombreuses études tendent à prouver par exemple que la qualité des supports lus augmente avec le niveau de diplôme et de revenus. De même, l'attrait pour la presse quotidienne régionale ou départementale serait plus prononcé chez les agriculteurs, les artisans et les commerçants.
Mais, nous concernant, cela serait un peu simpliste. D'abord parce que le marché martiniquais n'est pas superposable au marché français (pris dans son acception globale), ni au marché d'une autre région française supposée comparable à la nôtre, ni même au marché de l'île soeur.
Pour Danielle Laport, les statistiques dont nous disposons sont trop diluées, trop globales et du coup peu éloquentes (voir tableau). « Dire que le secteur actualité représente 34,3 % des ventes, sans savoir si la sousfamille société avec une partie de la presse people est responsable de ce fort pourcentage, n'a qu'un intérêt limité. Connaître le profil de l'acheteur de la presse actualité serait fort instructif, surtout si la sous-famille qui l'intéresse...

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