En matière de presse, si l'on en croit les
chiffres, nos choix se portent de façon significative sur la presse
d' « actualité » (prise au sens large)*, les magazines « féminins »
et les « people. » Mais, la réalité est plus nuancée que cela et le
lecteur martiniquais plus insaisissable. Bien sûr, nous nous jetons
tous sur les magazines qui traînent chez la coiffeuse (ou le
coiffeur !). Mais comme le dit très justement la sociologue
Danielle Laport, « Ne nous flagellons pas. Nous sommes humains.
Lire ce type de revues ne signifie pas que nous soyons plus bêtes
que les autres. » On pourrait en effet caricaturer. Se contenter de
dire que ce que nous lisons (ou plutôt ce que les statistiques
retiennent de nos lectures) est le reflet de la société dans
laquelle nous vivons. De nombreuses études tendent à prouver par
exemple que la qualité des supports lus augmente avec le niveau de
diplôme et de revenus. De même, l'attrait pour la presse
quotidienne régionale ou départementale serait plus prononcé chez
les agriculteurs, les artisans et les commerçants.
Mais, nous concernant, cela serait un peu
simpliste. D'abord parce que le marché martiniquais n'est pas
superposable au marché français (pris dans son acception globale),
ni au marché d'une autre région française supposée comparable à la
nôtre, ni même au marché de l'île soeur.
Pour Danielle Laport, les statistiques dont
nous disposons sont trop diluées, trop globales et du coup peu
éloquentes (voir tableau). « Dire que le secteur actualité
représente 34,3 % des ventes, sans savoir si la sousfamille société
avec une partie de la presse people est responsable de ce fort
pourcentage, n'a qu'un intérêt limité. Connaître le profil de
l'acheteur de la presse actualité serait fort instructif, surtout
si la sous-famille qui l'intéresse...